Des jardins familiaux et des espaces publics ne propageant pas le feu bactérien ...
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C’est une maladie bactérienne affectant la famille des rosacées. Sont notament concernés le pommier, le poirier et l’aubépine. Elle est due à la bactérie Erwinia amylovora.
- Les bactéries sont transportées par les insectes suceurs, les mouches, les abeilles domestiques, ...
- L’infection peut se faire par les blessures de taille mais aussi par celles laissées par la chute des pétales. La période de floraison est donc propice.
- Les feuilles semblent brûlées, les branches et la structure de l’arbre sont affectées. La bactérie peut progresser dans le tronc ou le porte-greffe, dans ce cas l’arbre meurt généralement.
- Les pertes économiques dues au feu bactérien peuvent être très importantes car il faut en général remplacer des parcelles entières d’arbres fruitiers.
Il n’y a pas de méthode radicale pour écarter cette maladie mais, en associant les bonnes mesures, on peut l’éviter.
- Pour les vergers de pommiers, il est préférable de choisir des porte-greffes peu sensibles ou résistants à cette maladie. Le porte-greffe M7 est par exemple bien moins sensible que le M9 démesurément employé en Wallonie. Actuellement on utilise les porte-greffes développés par l’université Cornell: G41 pour remplacer le M9 et G202 pour remplacer le M106. Ces nouveaux porte-greffes évitent aussi la pourriture du collet.
- Pour les pommiers et poiriers, en plein hiver, et jusqu’au stade "bouton vert", pulvérisez au moins une fois tout (les branches, le tronc et le collet) à la bouillie bordelaise concentrée. Au débourrement (ouverture des bourgeons et sortie des feuilles) jusque la floraison, pulvérisez au moins 1 fois par semaine avec une solution moins agressive d’oxychlorure de cuivre (par exemple avec du Cuprex Garden). N’oubliez pas de mettre dans votre pulvérisateur un peu de produit mouillant, à défaut quelques gouttes de savon liquide pour vaiselle.
- Sur les jeunes plans de pommiers, éliminez toutes les fleurs; sur ceux en production éliminez dès que possible quelques fleurs secondaires inutiles au lieu d’éclaircir plus tard les petites pommes en surplus.
- A proximité des vergers et jardins fruitiers, supprimez les élevages d’insectes piqueurs-suceurs comme les haies mellifères labellisées "Maya" en Wallonie.
- Dans toutes les haies éliminez manuellement les foyers de bactéries que sont les fruits sauvages.
- Dans vos jardins fruitiers, choisissez des cultivars de pommiers peu sensibles à cette maladie: excluez la James Grieve et évitez la Jonagold.
- Réduisez l’humidité dans le verger en sarclant autour des pieds et en maintenant l’éventuel gazon court; un pré fleuri ne convient donc pas.
Il est évident que ces plantes sont à exclure de vos jardins familiaux, tout comme des espaces publics proches:
cotonéasters (cotoneaster),
cognassier ou pommier du Japon (chaenomeles),
buisson ardent (pyracantha),
aubépine (crataegus),
sorbier (sorbus),
néflier (mespilus),
alisier,
allouchier,
cormier,
amélanchier,
néflier du Japon (eriobotrya),
...
N.B. Il existe par exemple un pyracantha qui résiste au feu bactérien mais, le problème en Wallonie c’est que dans les jardineries ce n’est en général pas clairement indiqué sur les étiquettes.
Ne vous imaginez pas que les plantes de cette liste soient indispensables pour nourrir les abeilles et autres butineurs.
Il y a suffisamment d’espèces végétales qui ne propagent pas le feu bactérien et qui peuvent nourrir les abeilles tout au long de l’année. Demandez donc conseil à un jardinier compétent ou dans votre cercle horticole local.
N’oubliez pas que vos pommiers et poiriers sont des plantes pollinifères et nectarifères. Eviter la propagation de la bactérie, c’est donc protéger les abeilles!
Il est évident que la bactérie ne s’arrète pas aux frontières de la Wallonie et que préserver la biodiversité n’implique pas de planter, hors des zones spéciales de protection de la NATURE, des végétaux pouvant entretenir et propager le feux bactérien.
En Wallonie, les mesures préventives impératives concernant le feu bactérien sont d’évidence nulles. Pour les petit jardins familiaux, on se fiche complètement de l’horticulteur du weekend et de ses arbres fruitiers. Le but serait-il que le particulier plante des arbres fruitiers toujours malades et sans fruits pour mieux écouler la surproduction des professionnels?
Il est pourtant évident que la plus simple des préventions est d’écarter de vos pommiers et poiriers les plantes hôtes du feu bactérien. On peut aussi, comme dans d’autres régions du continent européen, interdire la vente et la plantation des plantes hôtes.
En pratique c’est très simple, les plantes hôtes doivent être écartées de plus de 500 mètres des pommiers et poiriers, donc de fait exclues des jardins familiaux.
Les mesures légales belges de zones-tampon ne sont qu’un cafouillage inefficient. Et en Wallonie, on peut même par exemple constater que l’on incite à acquérir un cognassier du Japon en payant avec des éco chèques!
La lutte contre les maladies des végétaux, en Wallonie c’est n’importe quoi!
Actuellement le Service Public Wallon met en danger la pommiculture en incitant les particuliers et les Communes à planter des haies ’mellifères’ contenant de l’aubépine potentiellement très dangereuse pour les vergers des producteurs de pommes et produits dérivés. Les apiculteurs amateurs, dont les abeilles butinent dans des cercles non disjoints, sont aussi un vecteur potentiel de propagation du feu bactérien.
C’est donc très simple,
- ne confondez pas ce qui vaut pour la France ou l’Italie avec les mesures à prendre en Belgique où le climat plus humide favorise plus le développement des bactéries,
- protéger la biodiversité, ce n’est pas planter de tout au même endroit,
et certainement pas des plantes qui propagent des maladies dans votre jardin;
- une mesure s’impose:
pas de plantes hôtes à moins de 500 mètres de vos pommiers et poiriers!